Entre son et silence – une journée placée sous le signe de la musique
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Cliché noir et blanc de Yehudi Menuhin jouant du violon.
La magie du matin
La journée commence paisiblement à Saanen. Le soleil du matin baigne les chalets pittoresques et l’église historique d’une douce lumière dorée. Marlène Tschanz flâne dans la zone piétonne encore tranquille en direction du bureau du festival. En tant que responsable du financement et des événements du Gstaad Menuhin Festival & Academy, elle est souvent en déplacement – mais reste profondément ancrée dans la région de Gstaad, où culture et nature s'entrelacent de manière unique.
À quelques pas seulement du bureau du festival se trouve l’endroit où Yehudi Menuhin fonda le festival en 1957 – un lieu chargé d’histoire et de vision. Le lien de Marlène avec la musique remonte à son enfance. À l’époque, elle yodlait avec sa mère en faisant la vaisselle, et écoutait déjà des sons classiques diffusés par une vieille radio. Sa vocation pour la culture s’est révélée au fil d’un apprentissage à l’hôtel Alpenland, qui l’a finalement conduite vers la musique classique.
De messages et de rencontres
Dans le charmant village de chalets, Marlène s’arrête un instant devant la statue de Yehudi Menuhin. Les souvenirs de ses rencontres personnelles avec ce grand humaniste, lors de sa période dans l’hôtellerie, restent vivaces. Ses paroles sur l’importance des relations humaines se sont gravées profondément dans sa mémoire. Ces réflexions l’accompagnent encore aujourd’hui – dans son travail, dans sa pensée, dans ses actions.
Dans l’église de Saanen, elle trouve un lieu de calme, aussi important pour elle personnellement que pour le festival. Ici, la puissance de la musique rencontre une acoustique exceptionnelle. Grâce à son Academy, le festival ouvre aux jeunes musicien·ne·s les portes de l’univers de la musique classique – un tremplin vers les grandes scènes internationales. Aujourd’hui, le festival est l’un des symboles de la région touristique de Gstaad et jouit d’une grande renommée bien au-delà des frontières suisses.
Marlène s’y engage corps et âme. Elle organise des dîners exclusifs pour les sponsors, rencontre des artistes et accompagne le festival tout au long de l’année.
Refuge dans la nature – une force pour la culture
L’après-midi, Marlène prend de la distance avec l’agitation – son moment de répit la mène dans la région du Gelten. Là où la nature déploie sa force sans artifice, elle trouve de l’espace et de nouvelles perspectives. Le sentier escarpé serpente à travers la forêt sur un chemin étroit, longeant des parois rocheuses abruptes. Le rythme régulier de ses pas, le tintement lointain des cloches de vaches et le murmure d’une cascade voisine donnent à l’instant une profondeur particulière.
Assise sur un rocher, elle regarde au loin. Le silence qui règne ici, en altitude, agit comme un contrepoint au tumulte du festival. De nombreux artistes qui se produisent à Gstaad connaissent et apprécient aussi ces lieux de retraite. Le lien entre musique et nature n’a rien de fortuit – il est palpable, vécu, et essentiel pour beaucoup.
Pour Marlène, cette alternance entre travail intense et silence ressourçant est une source d’équilibre.
Point culminant musical sur l’Eggli
Après cette courte parenthèse, Marlène se prépare pour la soirée. Tandis que la télécabine monte lentement en direction de l’Eggli, elle vérifie les derniers détails et passe mentalement en revue le déroulement de l’événement. Chaque instant là-haut lui rappelle pourquoi le festival est si profondément ancré dans sa vie.
Au restaurant de montagne Eggli règne une atmosphère d’attente joyeuse. Marlène accueille les invités, échange quelques mots avec des sponsors, croise des visages familiers. Le festival ose l’innovation – avec des lieux de concert inhabituels et des formats nouveaux. Le choix de l’Eggli comme scène musicale incarne parfaitement cette transformation.
Lorsque les premières notes du concert swing résonnent, une sérénité s’installe peu à peu en elle. La musique l’emporte, les tensions de la journée s’évanouissent. Son regard se perd sur la terrasse, dans le vaste paysage alpin, où la nuit tombe doucement sur le Saanenland.
Pour Marlène, le festival n’est pas un simple travail – c’est une raison d’être. Un rythme vécu, fait de rencontres, de sons et de nature. Et c’est ainsi que cette journée particulière s’achève tout en douceur – avec un sourire et la certitude de faire partie d’un tout plus grand.
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